Grands fonds marins : le Comité français de l’UICN soutient leur protection face aux dangers de l’exploitation minière

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A la suite de sa mission d’information sur l’exploration, la protection et l’exploitation des fonds marins, à laquelle le Comité français de l’UICN a participé, le Sénat a publié un rapport intitulé « Abysses : la dernière frontière ? » dans lequel il propose 20 recommandations pour redéfinir la stratégie de la France sur les grands fonds marins. Un enjeu crucial pour l’avenir des océans, rappelé à la conférence de l’ONU à Lisbonne, sur lequel le Président de la République a pris position en faveur d’un arrêt des projets d’exploitation minière.

A l’occasion du One Ocean Summit en février 2022, le Comité français avait alerté sur les dangers de l’exploitation minière des grands fonds marins, dans les eaux françaises et dans les eaux internationales. Ils représentent en effet l’un derniers écosystèmes encore non impactés par les activités humaines et jouent un rôle primordial pour la biodiversité et le climat. 

Dans son rapport « Abysses : la dernière frontière », la mission d’information du Sénat indique qu’il est prématuré de se prononcer sur la prospection et l’exploitation des ressources minières car les connaissances sur la biodiversité et le fonctionnement de ces écosystèmes, ainsi que leur rôle dans le système océanique et climatique de la planète, sont encore lacunaires.

Le Comité français de l’UICN souscrit également à plusieurs recommandations du rapport demandant :

  • D’améliorer les connaissances sur la biodiversité des grands fonds marins.
  • D’évaluer scientifiquement les besoins en minerais d’origine marine pour la transition énergétique, en tenant compte des ressources alternatives potentielles (en particulier terrestres).
  • Réaliser un projet de démonstrateur afin d’évaluer l’impact environnemental et, à l’issue de ce test, réunir l’ensemble des parties prenantes (chercheurs, élus, ONG, entreprises…) pour examiner l’opportunité de poursuivre ou non l’objectif d’une exploration en vue d’une exploitation.
  • Combler le vide juridique partiel entourant l’exploration et l’exploitation éventuelle des grands fonds marins en adoptant des normes environnementales propres aux grands fonds marins qui permettraient de définir un régime de responsabilité en cas d’anomalies ou de manquements et en prévoyant la réalisation d’études d’impact préalablement à tout projet éventuel d’extraction
  • Associer le Parlement et toutes les parties prenantes dont les scientifiques et les ONG, et les outre-mer qui sont concernés au premier chef
  • Renforcer l’Autorité internationale des fonds marins pour avoir une véritable expertise scientifique et réaliser des contrôles efficients sur les sites d’exploration et, éventuellement, d’exploitation dans les eaux internationales.

Alors que se tient actuellement à Lisbonne la 2eme édition de la Conférence des Nations Unies sur les océans (27 juin – 1er juillet), nous saluons aussi la coalition des pays du Pacifique qui se sont positionnés en faveur d’un moratoire et l’annonce du Président de la République le 30 juin de ne pas s’engager sur l’exploitation minière des grands fonds et de donner la priorité à la connaissance scientifique et à la protection des fonds marins. 

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