“Un monde juste qui valorise et conserve la Nature“


CONNAISSANCES ET SENSIBILISATION SUR LA BIODIVERSITÉ D’OUTRE-MER

 

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Les collectivités françaises d’Outre-mer sont situées dans tous les océans (Atlantique, Pacifique, Indien), de la zone équatoriale à la zone polaire. Toutes, à l’exception de la Guyane et de la Terre Adélie (Antarctique) sont des îles.  Les Outre-mer français font donc partie de régions biogéographiques disparates: pour les métropolitains, ce sont des régions lointaines dont les localisations sont souvent imprécises. Le Comité français de l’UICN s’efforce de sensibiliser les français et la communauté internationale à l’atout exceptionnel que représentent les Outre-mer en matière de biodiversité. Pour favoriser la prise en compte de la biodiversité dans les politiques et les actions locales en Outre-mer, le Comité français de l’UICN contribue à la diffusion des connaissances et de l’information sur ces enjeux, et soutient des initiatives engagées par les associations, les collectivités et les services de l’État. 

Sur une surface totale pourtant 4 fois plus restreinte que la France continentale, les Outre-mer regroupent environ 80% de la biodiversité française! Ceci s’explique en partie par le caractère insulaire des territoires qui est à l’origine du très haut niveau d’endémisme (espèce qu’on ne trouve nulle part ailleurs) de leur faune et flore. Ainsi l’île de Rapa, en Polynésie française, héberge-t-elle sur une surface de 40km2, équivalente à quelques arrondissement de Paris, au moins 300 espèces endémiques! Le domaine maritime des Outre-mer, qui couvre plus de 10 millions de km2 (représentant 97% de la Zone économique exclusive de la France) regroupe quant à lui une richesse biologique exceptionnelle, notamment par la présence de 55 000km2 de récifs coralliens et lagons.

C’est aussi du fait de cet endémisme que la France atteint un triste 6ème rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées selon la Liste rouge de l’UICN. Les collectivités d’Outre-mer ont déjà connu de nombreuses extinctions d’espèces animales et végétales, et celles-ci s’accélèrent du fait de menaces telles que la destruction des habitats, l’introduction d’espèces, la surexploitation des espèces et bien entendu, le dérèglement climatique.

La gestion du patrimoine naturel nécessite des connaissances aussi complètes que possible sur la biodiversité et les menaces qui pèsent sur elle. Ces données doivent être accessibles, intelligibles et partagées: le Comité français de l’UICN travaille  à rassembler et valoriser les données scientifiques sur la biodiversité ultramarine, et à communiquer et former sur cette biodiversité par le biais de son implication dans plusieurs initiatives nationales telles que l’Initiative française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) et Terres et Mers Ultramarines (Te Me Um). Il apporte ainsi des conseils à la mise en oeuvre d’actions locales à la demande des collectivités. Par ces différentes actions, le Comité français de l’UICN vise à rompre l’isolement des collectivités, à mettre les acteurs en réseau, et à renforcer les compétences et les initiatives locales pour la gestion du patrimoine naturel.

Outils de connaissance


 

Synthèse sur la biodiversité d’Outre-mer

L’UICN France a publié la première synthèse sur les enjeux de biodiversité en Outre-mer en 1997, puis en 2003 et en 2013.

L’édition 2013, sous format de « beau livre » est disponible en ligne et dans les librairies (Editions Roger Le Guen).

Cet état des lieux complet met en évidence la richesse exceptionnelle en espèces et en habitats naturels de ces territoires, mais également l’ampleur des menaces et la nécessité impérieuse d’agir pour protéger et valoriser ce capital unique.

 

 Liste Rouge des Espèces d’Outre-mer

La Liste Rouge de l’UICN est reconnue comme un outil de référence pour évaluer le risque d’extinction des pattes et des animaux de la planète. Pour disposer d’un inventaire précis et actualisé des espèces menacées en France, a Liste Rouge nationale est établie par le Comité français de l’UICN (Programmes Espèces) et le Muséum national d’Histoire naturelle. La Liste Rouge nationale, qui mobilise un large réseau d’experts, permet d’identifier les priorités d’actions, de renforcer la sensibilisation, d’orienter les politiques et les stratégies de conservation et d’inciter tous les acteurs à agir pour réduire le taux d’extinction des espèces.

 

Liste Rouge des Ecosystèmes d’Outre-mer

Toute comme la Liste Rouge des Espèces, la Liste Rouge des écosystèmes vise à renforcer les connaissances sur l’état de la biodiversité et son évolution en identifiant les écosystèmes les plus vulnérables et les priorités d’action. Le Comité français de l’UICN établit cette Liste Rouge pour la France (Programme Ecosystèmes) avec le Muséum national d’Histoire naturelle.

Le premier chapitre des la Liste rouge des écosystèmes en France a été en Outre-mer puisqu’il s’est concentré sur les mangroves de Mayotte. De nouveaux chapitres sont en cours de réalisation (Antilles françaises), et l’UICN France souhaiterait établir les chapitres sur les mangroves des autres territoires ultra-marins dans le cadre du Réseau National d’Observation et d’Aide à la Gestion des mangroves (ROM).

 

Zones Clé de Biodiversité en Outre-mer

Dans le cadre du Programme BEST III, le Comité français de l’UICN a élaboré en 2016 les Profils d’écosystèmes et stratégies d’investissement des 2 territoires des 2 régions qu’il coordonnait : Océan indien (incluant Mayotte, La Réunion, les îles Eparses et l’archipel des Chagos) et Pacifique (incluant Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Polynésie française et Pitcairn). Ces profils d’écosystèmes identifient les Zones Clé de Biodiversité de chacun des territoires.

Milieu marin

Le Comité français de l’UICN suit les travaux menés sur la planification marine dans les outre-mer; notamment en siégeant au sein des Comités Maritimes Ultramarins de Bassins Sud océan Indien et Antilles. C’est comités, équivalents des conseils de façade maritime qui existent en métropole, ont été chargés d’élaborer puis de mettre en oeuvres les documents stratégiques de bassin maritime (DSBM).

Le programme Outre-mer a d’autre part travaillé conjointement avec le programme Aires protégées à la rédaction d’un rapport sur les Zones de Protection fortes en mer, publié à l’occasion du Congrès mondial de la Nature de l’UICN qui s’est tenu à Marseille en septembre 2021.

Des volets régionaux, y compris sur les régions Atlantique et Océan indien, ont été publiés à l’occasion du 5ème Congrès international des Aires Marines Protégées (IMPAC5) en février 2023. Pour chacun des territoires ultramarins, le rapport présente les enjeux de conservation décrits dans les documents stratégiques de bassin maritime (DSBM) ou dans les analyses stratégiques régionales, ainsi que le réseau d’aires marines protégées en place. Sur la base de ce bilan et en s’appuyant sur l’expertise de son réseau, le Comité français de l’UICN émet des recommandations pour répondre efficacement aux enjeux de conservation de la biodiversité marine et progresser rapidement vers la mise en place d’un réseau cohérent et représentatif de zones de protection forte en mer.

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Initiatives nationales


 

Mieux protéger les coraux, herbiers et mangroves: l’initiative française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR)

Le Comité français de l’UICN contribue depuis 10 ans à l’IFRECOR et participe à ce titre à la mise en oeuvre des plans d’actions quinquennaux. Il a longtemps assuré la coordination du programme dédié à la communication et à la sensibilisation pour valoriser les travaux de l’IFRECOR  (rédaction de résumés pour décideurs, organisation de conférences à destinations de publics divers : grand public, scientifique, élus). De 2011 à 2018, c’est le Comité français de l’UICN qui a organisé le concours de la Palme IFRECOR à destination des élus d’outre-mer.  Ce concours, organisé en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF) et l’Association des collectivités d’outre-mer (ACC’DOM), permet de récompenser chaque année les élus ultramarins qui s’engagent pour les récifs coralliens, herbiers et mangroves de leur commune ou territoire.

En 2018, le Comité français de l’UICN à  coordonné des actions françaises réalisées pour l’Année Internationale pour les Récifs Coralliens (IYOR 2018). En France et dans ses outre-mer, cette année du corail a été féconde. Plus de 50 actions (conférences, sorties, expositions, etc.) ont permis d’aller à la rencontre d’un public très varié :  milieux scolaires et grand public, mais aussi  parlementaires, élus locaux et socio-professionnels. Cette célébration internationale a également été l’occasion de favoriser les échanges entre acteurs autour du label IYOR 2018, donnant de l’amplitude à un message commun : il est urgent d’agir pour conserver les récifs coralliens, mangroves et herbiers.

Depuis 2017, le Comité français de l’UICN assure l’animation du réseau de suivi des mangroves pour le compte de l’IFRECOR: c’est ainsi qu’est né le Réseau national d’Observation et d’aide à la Gestion des Mangroves (ROM). A ce titre, il a rédigé les chapitres relatifs aux mangroves du dernier bilan d’état de santé 2020 sur les récifs coralliens herbiers marins et mangroves de l’IFRECOR, publié en juin 2021.

Renforcer les capacités des gestionnaires d’aires protégées: le réseau Terres et Mers Ultramarines (Te Me Um)

En collaboration avec Réserves Naturelles de France, le WWF France et la Fondation pour la Nature et l’Homme, le Comité français de l’UICN a lancé en 2006 un projet destiné à renforcer les capacités des gestionnaires d’aires protégées dans tout l’outre-mer par le biais de formations, de soutien financier et d’échanges et retour d’expérience. Pour porter ce projet, les quatre partenaires initiaux ont été rejoints par d’autres. Treize acteurs nationaux de la protection de la nature se ainsi associés dans le réseau Te Me Um, piloté aujourd’hui par l’Office français de la Biodiversité (OFB).

Le Comité français a rédigé en 2010 avec TEMEUM un guide des financements à destination des gestionnaires d’outre-mer. Aujourd’hui, Le Cf-UICN continue à contribuer à l’initiative par plusieurs biais: il siège au Comité de Pilotage en tant que membre fondateur, il assure le relais local par le biais de référents locaux depuis ses antennes de Mayotte et de Guadeloupe, il appuie des porteurs de projets et il met en oeuvre des projets financés par l’initiative.

Initiative sur les Espèces Exotiques Envahissantes en Outre-mer

Tahiti Te Faaiti – chèvre sauvage – © Jean Yves Meyer

En raison de leur caractère principalement insulaire, les collectivités d’Outre-mer sont particulièrement vulnérables aux introductions d’espèces exotiques. D’une manière générale, l’absence initiale d’animaux brouteurs a rendu les espèces végétales fragiles face aux bovins, chèvres ou cerfs introduits, tandis que l’absence de prédateurs a rendu les espèces animales très vulnérables aux animaux domestiques introduits tels que les chats, les chiens ou les rats. L’introduction d’espèces constitue une des principales menaces aujourd’hui pour la biodiversité ultramarine.

C’est face à ce constat que le Comité français de l’UICN a engagé en 2005 une initiative sur les espèces exotiques envahissantes associant toutes les collectivités d’Outre-mer. Cette initiative vise à réaliser l’état des lieux scientifique, technique et juridique des espèces introduites ; d’améliorer la diffusion de l’information par la création d’une base de donnée ; d’établir des recommandations pour améliorer le cadre juridique, de mettre en place des stratégies d’action et de renforcer les moyens de lutte et de prévention.

Pôle-relais zones humides tropicales

Pôle-relais zones humides tropicales

Le Comité français de l’UICN co-anime avec le Conservatoire du Littoral le Pôle-relais zones humides tropicales (PRZHT), qui comprend un volet de production et de mise à disposition des ressources sur les zones humides tropicales.

Le PRZHT alimente ainsi constamment une base de données documentaire sur les zones humides tropicales, qui contient articles scientifiques et littératures grises sur les zones humides tropicales en français, anglais et espagnol.

En 2023, le PRZHT a publié des nouvelles informations (inventaire et cartographie) sur les poissons et crustacés d’eau douce de Guadeloupe, en partenariat avec Sentinelles Lab.

Solutions fondées sur la Nature (SfN)

Le Comité français de l’UICN est impliqué dans plusieurs initiatives nationales dédiés à la diffusion et l’appropriation des Solutions fondées sur la Nature: 

  • Le projet Life intégré ARTISAN, piloté par l’OFB et dont le Comité français de l’UICN est l’un des 29 partenaires, y compris pour le relais des travaux au groupe Outre-mer.
  • Le programme ADAPTOM, co-piloté par l’université de La Rochelle et le Conservatoire du Littoral, au sein duquel il siège au Comité de suivi.

D’autre part, le Cf-UICN s’attache à guider et appuyer les acteurs de la société civile des outre-mer dans le montage et la mise en oeuvre de projets s’inscrivant dans une démarche de  Solutions fondées sur la Nature, qu’il s’agisse de projets d’agroforesterie, de restauration de berges de rivières, d’arrière-plage ou de mangroves, ou encore de mise en gestion d’espaces naturels pour réponde à des défis sociétaux.

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