Thon rouge : une épreuve test de l’application les engagements de Nagoya
Cette semaine la Commission Internationale pour la Conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), qui réunit 48 pays pêcheurs de thonidés dans l’Atlantique, dont la France, doit décider du quota de prises pour l’année 2011. Avec le développement rapide de la pêche industrielle à la senne, cette espèce (stock atlantique ouest) est aujourd’hui en « danger critique d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN.
Lors de la récente conférence internationale sur la biodiversité de Nagoya, les Etats ont pris des engagements pour éviter l’extinction d’espèces menacées, gérer de manière durable les ressources halieutiques et supprimer la surpêche (objectifs 6 et 12 du plan d’action stratégique ) d’ici 2020.
La France a annoncé qu’elle défendrait un quota de pêche global de 13 500 tonnes de thon rouge pour 2011 dont 2500 tonnes pour les pêcheurs français (mêmes quotas que l’année dernière). Or, selon les derniers travaux des scientifiques de l’ICCAT, le maintien du quota actuel ne laisserait que de 63 % de chance à la population de thon rouge de se reconstituer d’ici à 2022. De plus, ce quota ne tient compte, ni de la pêche illégale en Méditerranée, ni des nombreuses failles dans le système de déclarations.
Le Comité français de l’UICN rappelle que le respect des engagements de Nagoya nécessite de définir des quotas de pêche annuels au thon rouge compatibles avec un rétablissement à 100% de l’espèce et de prendre des mesures pour mettre fin à la pêche illicite en Méditerranée.
(1) Objectif 6 : D’ici à 2020, tous les stocks de poisson et d’invertébrés et plantes aquatiques sont gérés et récoltés d’une manière durable, légale et en appliquant des approches fondées sur les écosystèmes, de telle sorte que la surpêche soit évitée, des plans et des mesures de récupération sont en place pour toutes les espèces épuisées, les pêcheries n’ont pas d’impacts négatifs marqués sur les espèces menacées et les écosystèmes vulnérables, et l’impact de la pêche sur les stocks, les espèces et les écosystèmes restent dans des limites écologiques sûres.
Objectif 12 : D’ici à 2020, l’extinction d’espèces menacées connues est évitée et leur état de conservation, en particulier de celles qui tombent le plus en déclin, est amélioré et maintenu.