Convention sur la Diversité Biologique : le grand plan pour la nature nécessite une action de grande ampleur et immédiate
Les gouvernements doivent passer à l’action et investir dans la nature afin de sauvegarder la diversité de la vie sur la terre et affronter les défis actuels du développement, a déclaré l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) devant la 11ème Conférence des parties à la Convention sur la biodiversité biologique (CDB COP11), qui s’ouvre aujourd’hui à Hyderabad, en Inde.
Les représentants gouvernementaux réunis à Hyderabad discuteront de la mise en œuvre des décisions prises au sommet de la biodiversité de Nagoya en 2010, et en particulier des suites qui ont été données au Plan stratégique pour la biodiversité et aux Objectifs d’Aichi 2020 établis à l’occasion de ce sommet en matière de sauvegarde et de restauration de la nature.
« À Nagoya, nous avons convenu d’un Plan de grande envergure assorti d’objectifs ambitieux mais réalistes pour protéger la biodiversité de notre planète », déclare Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN.
« Nous avons à préserver cet élan. Les pertes de biodiversité se poursuivent et ont franchi les limites planétaires pouvant être jugées comme sûres. Le moment est venu de sérieusement faire le point sur les progrès que nous avons réalisés en vue de transformer le Plan de grande envergure en Action de grande envergure ».
D’après la Liste rouge des espèces menacées™ de l’UICN, sur les 63 837 espèces évaluées, 19 817 sont menacées d’extinction, dont 41 % des amphibiens, 33 % des récifs coralliens, 25 % des mammifères, 13 % des oiseaux et 30 % des conifères.
« Ce qui est inquiétant, c’est que les pertes de biodiversité augmentent actuellement et que, selon les prévisions, ces pertes vont s’intensifier dans l’avenir », déclare Jane Smart, Directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN. « Ce qui est plus réjouissant, toutefois, c’est que nous disposons d’un plan qui nous aidera à renverser cette tendance ».
« Il faut que les pays entreprennent des actions efficaces au niveau national et qu’ils conçoivent la nature comme faisant partie intégrante de leurs plans de développement. Ce thème ne peut plus être réservé aux ministères de l’Environnement. Tous les ministères doivent être impliqués dans la conservation des atouts naturels de notre planète ».
Le Congrès mondial de la nature de l’UICN tenu en septembre en Corée et le sommet Rio+20 de juin dernier ont démontré que l’œuvre de protection de la nature produit des avantages allant bien au-delà de la conservation de la diversité biologique et culturelle de notre planète.
L’infrastructure naturelle que constituent les forêts, les rivières et les océans – avec leurs richesses naturelles et leur aptitude innée à appuyer notre adaptation au changement climatique et à en minimiser les impacts – offre des solutions viables à la plupart des défis pressants du développement, y compris ceux de caractère social et économique.
« Nous ne parlons plus de sauver la nature dans le seul but de sauver celle-ci », ajoute Jane Smart.
« Investir dans l’infrastructure naturelle constitue un moyen rentable de réagir aux besoins de l’être humain dans la durée, y compris la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’accès à des sources d’eau et d’énergie, l’instauration d’une économie stable et la création d’emplois. En notre période de crise économique mondiale, cet investissement ne peut qu’être fructueux et durable ».
« La nature contient tous les ingrédients nécessaires à notre développement, que celui-ci soit économique, spirituel ou affectif », déclare Cyriaque N. Sendashonga, Directeur mondial du Groupe Programme et Politiques de l’UICN.
« En faisant du tort à la nature, c’est à nous-mêmes, en définitive, que nous faisons du tort, car nous compromettons les fondements mêmes de notre développement et de notre bien-être ».
« Les décideurs réunis à Hyderabad ont à reconnaître la nécessité urgente de passer à l’action et d’évoluer de la phase des négociations à une phase où nous commencerons à voir des changements sur le terrain ».