Des nouvelles du terrain: A ROCHA GHANA
La forêt d’ATEWA et son paysage
Perspectives écologiques durables pour l’eau, la biodiversité et les moyens de subsistance
©N. Salaün
La réserve forestière d’Atewa est située dans la région orientale du Ghana, à environ 90 km d’Accra. La forêt couvre une superficie de 23 663 ha et fait partie des forêts de la Haute Guinée d’Afrique occidentale. Cet écosystème unique abrite environ 656 espèces de plantes, 63 de mammifères, 32 d’amphibiens, 227 d’oiseaux et 700 de papillons. En 2017, l’équipe scientifique d’A Rocha a découvert dans la forêt d’Atewa la présence d’un mangabey couronné (Cercocebus lunulatus), espèce en danger critique d’extinction selon la Liste rouge de l’UICN. De plus, cette forêt bénéficie de plusieurs statuts à haute valeur de conservation (réserve forestière nationale, Hill Sanctuary, l’une des 30 zones de biodiversité d’importance du Ghana, zone importante pour la conservation des oiseaux, etc.). Atewa est également un joyau hydrologique fournissant de l’eau potable aux grandes agglomérations, dont Accra. La réserve forestière d’Atewa comprend une zone centrale appelée « Réserve forestière d’Atewa Range (RFAR) » ainsi qu’une extension connue sous le nom de « Atewa Extension, AE ». La zone tampon est constituée de plantations agricoles dont de cacao qui constituent la principale source de subsistance pour les plus de 40 communautés qui vivent dans la forêt.
Au fil des ans, la RFAR a dû faire face à plusieurs défis, notamment la chasse, l’empiètement des exploitations agricoles ainsi que les exploitations forestière et minière illégales et, plus particulièrement, avec la décision récente du gouvernement d’exploiter la bauxite. La menace de l’extraction de la bauxite plane sur la forêt d’Atewa depuis au moins deux décennies. Cependant, le plaidoyer axé sur la recherche et plusieurs découvertes de ressources biologiques mettant en évidence la richesse de sa biodiversité et, plus important encore, ses services d’approvisionnement en eau ont fourni une justification suffisante pour que tout plan d’exploitation minière soit abandonné. Toutefois, tout récemment le gouvernement s’est résolu à exploiter la bauxite dans la forêt d’Atewa, ce qui en fait la plus grande menace pour le paysage de la chaîne Atewa.
Le soutien financier du PPI-FFEM contribue actuellement à améliorer la participation communautaire à la gouvernance et à la gestion durables des ressources naturelles dans les limites sud-est de la RFAR (principale source d’eau potable) dans le but d’améliorer les moyens de subsistance ainsi que l’état de la biodiversité. Ces objectifs seront atteints en établissant et en renforçant des structures de gouvernance des ressources naturelles ainsi que des outils de gestion dans 10 communautés du paysage Atewa, mais aussi en renforçant et en soutenant les communautés à développer une gestion intégrée du paysage dans le cadre des CREMA et à augmenter les revenus des agriculteurs locaux. Les perspectives pour le paysage d’Atewa sont le classement de la réserve en parc national, avec une industrie touristique florissante qui soutient les activités du parc; l’évaluation du paysage plus large en tant que zone d’économie verte afin d’encourager l’utilisation des terres plus respectueuse; etc.
La feuille de route proposée par A ROCHA pour atteindre ces résultats sont (i) la désignation de la RFAR comme parc national avec effet immédiat; (ii) l’élaboration d’un plan directeur du paysage pour améliorer l’efficacité de la gestion de l’aire protégée et de sa zone tampon; (iii) la mise en place d’un processus de financement durable pour mettre en œuvre des actions d’utilisation durable; et (iv) l’encouragement à la coopération internationale dans l’appui au paysage vivant d’Atewa.
Plus d’informations
– Site internet d’A ROCHA GHANA: http://ghana.arocha.org/
– La fiche de présentation du projet mené par A ROCHA GHANA