Une nouvelle application pour protéger les mangroves

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romLe Pôle-relais zones humides tropicales, co-piloté par le Comité français de l’UICN et le Conservatoire du Littoral, lance sa nouvelle application dédiée aux mangroves des outre-mer. Baptisé « ROM » – le nom du Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des Mangroves – cet outil digital permet aux gestionnaires, opérateurs, étudiants et toute personne intéressée par les mangroves de s’entraîner à reconnaître les différentes espèces de palétuviers qui constituent la mangrove, et de signaler des dégradations sur ces milieux fragiles.

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Un lancement conjoint à Mayotte et en Polynésie Française à l’occasion de la Fête de la science et en Guadeloupe pour la semaine de l’environnement

A Mayotte et en Guadeloupe, où la mangrove et fait l’objet d’actions de protection par les autorités et les associations locales, l’application est présentée aux participants de la Fête de la science. Elle a vocation à être utilisée par les membres du ROM situés sur ces territoires ainsi qu’à Saint‑Martin, en Martinique, en Guyane et en Nouvelle-Calédonie où la mangrove est également importante.

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Observateur dans les mangroves de Raiatea, Polynésie française © Elena Gorchakova

En Polynésie française, où la mangrove est introduite, l’application a été lancée lors de réunions publiques à Taravao (Tahiti), Huahine et Raiatea en octobre. Cela a été l’occasion de présenter les résultats du projet « Surveillons la mangrove de Polynésie française ensemble » porté par Te Ora Naho, la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française (FAPE) qui a permis de cartographie les mangroves à Tahiti, Moorea, Huahine, Bora-Bora, Raiatea et Tahaa, et mis en place un réseau d’observateurs sur ces îles.

 

A vos observations !

Avec l’application ROM, chaque utilisateur peut, qu’il soit habitant, acteur de la protection de l’environnement ou passionné par les mangroves, devenir pleinement acteur de leur gestion au sein de son territoire, et accéder rapidement à l’ensemble des observations sur tous les territoires d’outre-mer. L’application permet de signaler une décharge sauvage, un défrichement, un remblai, ou encore de partager l’observation d’espèces rares, de maladies ou de phénomènes inhabituels sur les palétuviers. Une fiche de saisie spécifique à la Polynésie est disponible pour prendre en compte la spécificité des mangroves du territoire qui ne sont pas présentes naturellement.

L’application mobile a reçu le soutien de l’Initiative française pour les Récifs Coralliens, de l’Office de l’Eau de Martinique, de l’Agence française pour la Biodiversité par le biais de l’initiative Terres et mers ultramarines (TeMeUm) et l’Observatoire National pour la Biodiversité (ONB), et de la DEAL de Guadeloupe.

 

Le Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des mangroves (ROM)
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Membres de l’Association Mangrove Environnement à Mayotte © Pauline Malterre

Le Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des mangroves (ROM), initié par l’Initiative française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR), a pour objectif de répondre aux principales questions nécessitant un suivi des mangroves en outre-mer. Le ROM repose sur un réseau d’observateurs dont les données permettent de détecter les changements, d’identifier les menaces et leurs sources, et de fournir des outils d’aide à la décision aux gestionnaires. Ces données permettent également de renseigner de manière homogène et partagée les indicateurs dans le cadre  de l’Observatoire National sur la Biodiversité (ONB) afin d’évaluer l’adéquation des mesures de protection et de gestion aux menaces qui pèsent sur la mangrove.

 

L’importance des mangroves en outre-mer et dans le monde

La mangrove est un écosystème remarquable présent dans tous les territoires tropicaux d’outre-mer à l’exception de La Réunion, et sur 70% des côtes tropicales du monde. On dénombre entre 40 et 50 espèces de palétuviers à l’échelle mondiale, dont une trentaine en outre-mer qui comptabilise 91 055 hectares de mangroves (données 2016).

Longtemps déconsidérées, les mangroves ont fait l’objet d’une attention croissante à partir des années 2000 du fait de nombreux services qu’elles fournissent : protection des côtes contre la houle et l’érosion, purification de l’eau, nurserie pour les poissons, habitat essentiel pour l’avifaune et les crustacés ou encore stockage de carbone.

Dans les territoires où il est présent, c’est à cette période que le Conservatoire du Littoral a commencé à acquérir les mangroves les plus importantes écologiquement afin de mieux les protéger : aujourd’hui, il détient la quasi totalité des mangroves de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et de Mayotte et près de la moitié des mangroves de Guyane, moins menacées. C’est également le moment où l’IFRECOR a décidé de suivre l’état des mangroves, ce qui a donné par la suite naissance au ROM.

Les mangroves françaises restent néanmoins la cible de nombreuses menaces : constructions illégales, remblais, drainage, dépôts d’ordures, réceptacle des eaux usées, élévation du niveau de la mer, tempêtes… C’est pour ces raisons qu’il est important de contribuer à leur protection, et celle-ci passe notamment par la reconnaissance des espèces de flore et de faune présentes et le signalement participatif des problèmes rencontrés sur le terrain.

 

Plus d’informations

– Télécharger l’application (gratuite) sur iOS et Android ou sur ce lien
Communiqué de presse
Le programme Outre-mer du Comité français de l’UICN
Le Pôle-relais zones humides tropicales
– Contact presse : Anne Caillaud, Chargée de programme Outre-mer, 06 63 46 44 34 / Standard 01 47 07 78 58

Photo bandeau : Mangroves à Wallis © Chloé Desmots
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