Liste rouge européenne : un déclin alarmant des plantes, des mollusques et des poissons d’eau douce

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Selon de nouvelles recherches publiées le 21 novembre 2011, le patrimoine naturel européen montre un déclin alarmant. La Liste rouge européenne, qui fait partie de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, a évalué une part importante de la faune et de la flore indigènes d’Europe et découvert qu’une grande proportion des mollusques, des poissons d’eau douce et des plantes vasculaires se classent désormais dans l’une des catégories menacées.

Margaritifera_auricularia

Grande mulette © Vincent Prié / Caracol

L’évaluation de quelque 6000 espèces révèle que 44% de tous les mollusques d’eau douce, 37% des poissons d’eau douce, 23% des amphibiens, 20% d’une sélection de mollusques terrestres, 19% des reptiles, 15% des mammifères et des libellules, 13% des oiseaux, 11% des coléoptères saproxyliques, 9% des papillons et 467 espèces de plantes vasculaires sont maintenant menacées.

Janez Potočnik, Commissaire européen à l’Environnement, indique : « Le bien-être des Européens et des hommes du monde entier dépend des biens et des services que fournit la nature. Si nous ne traitons pas les causes qui provoquent ce déclin et que nous n’agissons pas d’urgence pour y mettre fin, nous pourrions payer le prix fort. »

Les mollusques d’eau douce sont le groupe le plus menacé de ceux qui ont été étudiés jusqu’à présent. La grande mulette (Margaritifera auricularia), qui était jadis assez répandue, se limite désormais à quelques rivières de France et d’Espagne. Actuellement classée En danger critique d’extinction, elle était considérée comme quasi éteinte dans les années 1980. Cette espèce est l’une des deux pour lesquelles un Plan d’action a été conçu à l’échelle européenne, et des programmes de conservation en cours permettent d’espérer en son avenir.

« Ces résultats confirment l’état inquiétant des mollusques européens » indique Annabelle Cuttelod, Coordinatrice de la Liste rouge européenne à l’UICN. « Lorsqu’on les combine au niveau élevé des menaces qui pèsent sur les poissons et les amphibiens d’eau douce, nous pouvons constater que les écosystèmes d’eau douce européens sont vraiment soumis à de graves menaces qui exigent des mesures de conservation urgentes. »

Les poissons d’eau douce sont aussi très menacés, spécialement à cause de la pollution, de la surpêche, de la perte d’habitats et de l’introduction d’espèces invasives. Les esturgeons courent un risque particulier : sept des huit espèces européennes sont aujourd’hui En danger critique d’extinction.

Dans la catégorie des plantes vasculaires, nous trouvons toutes les parentes sauvages des plantes cultivées ; elles sont vitales pour la sécurité alimentaire et pourtant leur conservation est souvent négligée. L’espèce Beta patula est une proche parente sauvage des betteraves cultivées et une source génétique importante pour l’amélioration de la résistance aux virus. Parmi les autres plantes qui présentent des niveaux de menaces inquiétants citons, entre autres, les parentes sauvages de la betterave sucrière, du blé, de l’avoine et de la laitue qui sont des cultures économiquement importantes en Europe.

Mais il y a aussi des nouvelles positives, et les évaluations mettent en évidence la réussite de mesures de conservation bien conçues. De nombreuses espèces protégées en vertu de la Directive Habitats de l’UE et incluses dans le réseau d’aires protégées Natura 2000 ont maintenant de meilleures chances de survie. Centranthus trinervis, une plante endémique de Corse, est passée de En danger critique d’extinction à En danger grâce à la protection stricte dont bénéficie son seul site connu. De plus, le contrôle, depuis une dizaine d’années, d’espèces envahissantes telles que certaines plantes, les chèvres et les rats, a été bénéfique pour la plupart des escargots terrestres de Madère.

« Ce sont des signes encourageants qui montrent les bénéfices d’actions de conservation étayées par des politiques fermes » indique Jean-Christophe Vié, Directeur adjoint du Programme mondial de l’UICN pour les espèces, « La poursuite de la mise en oeuvre de la législation européenne actuelle, combinée à de nouveaux programmes de conservation, est essentielle pour préserver ces importantes espèces indigènes et leurs habitats. »`

 

Pour plus d’informations

Liza Drius, responsable des communications, UICN Europe, tel +32 2 739 0318
Maggie Roth, relations avec les médias, UICN, tel +1 202 262 5313
Lynne Labanne, responsable des communications, Programme mondial de l’UICN pour les espèces, tel +41 22 999 0153

Pour en savoir plus sur ces résultats

  • Le site mondial de l’UICN >> voir ici
  • Le site de la Liste rouge de l’UICN >> ici
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