Bilan du 4ème Congrès international des aires marines protégées

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Retour sur le 4ème Congrès International des Aires Marines Protégées (IMPAC 4)

Le 4ème Congrès international des aires marines protégées s’est tenu au Chili, à la Serena, du 4 au 8 septembre 2017 avec pour thème : « aires marines protégées : réunir les hommes et l’océan ». Près de 900 participants de 80 pays sont venus débattre de la conservation des océans. La France comptait 39 participants, dont deux représentants du Comité français de l’UICN.

Les principaux sujets abordés ont porté sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, l’efficacité de la gestion, le financement des aires marines protégées (AMP), la protection de la haute mer, la réglementation et la planification. Depuis le congrès précédent (IMPAC3, 2013, Marseille), la superficie globale des AMP a doublé. Elle est passée de près de 3% à 6,35%. L’objectif des 10% d’ici 2020 fixé par la Convention sur la diversité biologique (CDB) progresse, mais de nombreuses publications démontrent qu’il faudra faire plus pour garantir un bon état de conservation des écosystèmes marins et la bonne santé de l’océan mondial. Ainsi, l’objectif de la « promesse de Sydney » issue du Congrès Mondial des Parcs de l’UICN (2014), appellant à classer 30% de l‘océan mondial en Zone de Non Prélèvement d’ici 2030 (« 30% No-Take Target »), a été réaffirmée au Chili. De nombreux types d’AMP participent à l’atteinte de cet objectif et de nouvelles nomenclatures apparaissent. Elles restent le plus souvent peu traduites dans le contexte français : Marine Managed Areas (MMA), Multiple-Use MPA, Large Scale MPA (LSMPA) ou encore Highly ou Fully MPA (HMPA). Ces différentes désignations montrent la diversité des objectifs visés par les AMP et leur rôle dans le contexte de la Planification Spatiale Marine.

La progression surfacique des aires marines protégées a été rendue possible à travers la création de sites de très grandes superficies (Large Scale MPA): ainsi, 30 des 15271 AMP actuelles couvrent à elles seules 21.3 millions de km2 soit 80% de la superficie globale protégée. On peut citer par exemple la Réserve Marine de Papahānaumokuākea (USA ; 1,5 million de Km2), le Parc Marin de la Mer de Corail (Nouvelle-Calédonie ; 1,3 million de Km2) ou la récente AMP dans les eaux chiliennes autour de l’île de Pâques (720 000 Km2). Le Chili est ainsi devenu le pays avec la plus importante part de ZEE protégée (46%).

Les LSMPA contribuent ainsi à répondre aux engagements internationaux mais en même temps, elles posent la question de l’effectivité de la gestion, de la réglementation, et de la nécessaire implication des communautés littorales dans leur gouvernance, questions centrales pour cette 4ème édition.

Le Comité français de l’UICN a pu valoriser l’expertise française et apporter ses connaissances en organisant ou co-organisant plusieurs sessions traitant notamment :
  • De lefficacité de la gestion (atelier sur la liste verte organisé par le secrétariat international de l’UICN)
  • De valorisation internationale en participant à plusieurs événements concernant les instruments internationaux applicables aux AMP (Réserves de biosphère, Sites Ramsar et Liste du patrimoine mondial). Le congrès a notamment été l’occasion de poursuivre le travail en cours concernant la candidature des Marquises à la liste du Patrimoine mondial
  • De gestion adaptative en valorisant les travaux du groupe de travail « aires protégées et changements climatiques » à travers une table ronde visant à partager de bonnes pratiques à l’échelle internationale
  • De planification en animant une table ronde visant à identifier les critères nécessaires à la mise en œuvre d’un réseau de zones de protection forte en milieu marin dans le contexte de l’objectif des 30% de Zone de Non Prélèvement de la promesse de Sydney « Fully MPA, towards the achievement of the 30% No-Take Target »

 

Encart. Les évènements (co)organisés par l’UICN France

 

Les conclusions et engagements du congrès

Le congrès s’est achevé par une rencontre politique de haut niveau le 9 septembre à Viña del Mar près de Valparaiso, présidée par Michèle Bachelet, Présidente de la République du Chili. La représentation de la France a été importante, sous la conduite de Serge Ségura, Ambassadeur chargé des océans, et avec la présence de  l’ambassadrice de France au Chili, Caroline Dumas, de la nouvelle ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, Ségolène Royal et du Ministre de l’environnement et de la culture de la Polynésie française, Heremoana Maamaatuaiahutapu. Les autorités chiliennes, représentées par le Ministre de l’Environnement, Marcelo Mena, ont annoncé un partenariat technique avec l’Agence Française pour la Biodiversité.

Cette rencontre politique s’est conclue par un appel à l’action en faveur des océans, qui vise à unir les Etats autour du thème du congrès « réunir les hommes et l’océan ».

Cet appel encourage les Etats à atteindre l’ensemble des composantes de l’objectif n°11 d’Aichi et l’objectif de développement durable 14. Il insiste également sur la qualité de gestion et la nécessité d’une gouvernance inclusive des acteurs à tous niveaux, et favoriser la création d’aires marines protégées au-delà des juridictions nationales. En relation avec l’Accord de Paris sur le Climat, une attention particulière a été portée à l’adaptation et l’atténuation du changement climatique dans les stratégies des aires marines protégées.

Rendez-vous à la prochaine édition, dans quatre ans au Canada, pour mesurer l’évolution de ces engagements et partager de nouvelles expériences innovantes !

 

Plus d’informations

Site internet du Congrès Impac 4

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