Le rôle des écosystèmes face à l’érosion côtière en Aquitaine
Dans le prolongement de ses travaux sur les services écosystémiques, le Comité français de l’UICN publie une évaluation du service de régulation du recul du trait de côte par les écosystèmes côtiers sableux en Aquitaine.
Cette étude souligne en quoi les écosystèmes sableux aquitains (barres sableuses, plages, dunes, forêts dunaires) contribuent à la régulation de l’érosion côtière à long terme selon 3 principaux processus : (i) l’atténuation de l’énergie éolienne par la végétation, (ii) le maintien d’une réserve de sable locale grâce aux végétaux qui stabilisent le sol et permettent la réalimentation naturelle des plages, (iii) l’atténuation de l’énergie éolienne et de la houle par les reliefs dunaires.
Cette étude, réalisée dans le cadre de l’évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques (Efese), donne également des éléments de comparaison des coûts financiers entre des Solutions « grises » (infrastructures artificielles) et des Solutions fondées sur la Nature. Les coûts de gestion des écosystèmes littoraux apparaissent inférieurs en comparaison à ceux consentis pour le rechargement des plages ou la mise en place et l’entretien d’ouvrages de protection.
Cette étude rappelle que ces écosystèmes côtiers font l’objet de multiples pressions, au premier rang desquelles figure l’artificialisation du littoral. Ces pressions se traduisent par une faible résilience et une disparition de ces écosystèmes particulièrement vulnérables notamment dans le contexte du changement climatique.
Cette étude recommande donc une intervention graduée en fonction des risques et de la gravité des enjeux. Elle montre que la gestion naturelle concerne plutôt le temps long et des échelles spatiales larges tandis que les solutions de génie civil répondent à des enjeux locaux, à court terme. Les structures en dur restent en effet des réponses possibles pour protéger les côtes urbanisées, mais elles constituent une protection temporaire et limitée face aux éléments naturels et peuvent aggraver la situation des territoires périphériques. Il est donc crucial de prévoir des interventions graduées en fonction des risques et de la gravité des enjeux dans les choix d’aménagement et la décision politique : les solutions fondées sur la nature (préservation, gestion et restauration des écosystèmes) doivent être considérées de façon prioritaire avant la construction d’ouvrages de protection. Ces deux solutions peuvent être complémentaires en fonction des enjeux, de l’urgence de la situation et des échelles de temps d’action.
Il est ainsi nécessaire de mieux intégrer les Solutions fondées sur la Nature dans la planification de l’aménagement du territoire et de faciliter la mise en oeuvre de projets, tout en poursuivant l’acquisition de connaissances.
Plus d’informations
– Le programe EFESE du Ministère de la transition écologique et solidaire
– Télécharger la publication
– Le programme écosystèmes de l’UICN France
– Contacts : Pauline Teillac-Deschamps, chargée de programme écosystèmes / Justine Delangue, chargée de mission services écologiques