Congrès mondial de l’UICN : les grandes conclusions

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Marseille, France, le 10 septembre 2021  – Le Congrès mondial de la nature de l’UICN s’est conclu aujourd’hui à Marseille et en ligne, fixant les priorités de la conservation de la nature pour la décennie à venir et au-delà. Le Congrès de l’UICN a instamment appelé les gouvernements à mettre en oeuvre une reprise post-pandémie fondée sur la nature, en investissant au moins 10% des fonds mondiaux pour la reprise dans des projets liés à la nature, et a adopté une série de résolutions et d’engagements visant à lutter de manière urgente contre les crises interconnectées de la biodiversité et du climat.

“Le Congrès de l’UICN sert de parlement irremplaçable et inclusif  pour les questions environnementales mondiales, et c’est une instance où les gouvernements, les ONG et les Peuples autochtones ont tous une voix. Les décisions prises ici à Marseille vont orienter l’action contre les crises de la biodiversité et du climat pour la décennie à venir, qui sera cruciale. Collectivement, les Membres de l’UICN envoient un message puissant à Glasgow et à Kunming: l’heure du changement fondamental, c’est maintenant”

Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN

Au total, les plus de 1500 Membres de l’UICN ont adopté 148 résolutions et recommandations, 39 au terme de votes lors du Congrès à Marseille et 109 par vote électronique en ligne avant la manifestation. Parmi les décisions prises au Congrès figuraient, sur proposition des membres français de l’UICN, 4 recommandations sur la protection des mammifères marins, la protection des vieilles forêts d’Europe, la planification des activités en mer et la réduction des impacts de l’industrie minière. Les membres du Comité français de l’UICN ont aussi réussi à faire adopter une motion créant une nouvelle catégorie de membres de l’UICN pour les collectivités locales ainsi que la création d’une nouvelle Commission sur la crise climatique, pour compléter les six Commissions existantes de l’Union.

L’UICN a également appelé à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins et adopté une position de neutralité sur tous les aspects de la biologie de synthèse, s’appuyant sur le principe de précaution, jusqu’à l’adoption officielle d’une politique de l’UICN sur ce sujet. La participation active des organisations de peuples autochtones, membres de l’UICN, a conduit à ce que l’accent soit mis, dans de nombreuses résolutions, sur les droits des peuples autochtones et leur rôle dans la conservation.

9 motions nouvelles et urgentes ont été adoptées dont une proposée par les membres français de l’UICN sur les liens entre pandémies et biodiversité pour soutenir l’approche « Une seule santé ». D’autres soutiennent la protection de l’Amazonie en défendant le rôle des populations autochtones (Éviter le point de non-retour en Amazonie en protégeant 80% d’ici à 2025) et des positions pour éviter la dégradation de sites naturels emblématiques face à des grands projets (Appel au retrait d’un projet de permis d’exploration de combustibles fossiles dans la mer des Wadden, site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO ; Protéger le bas-Congo de la construction de grands barrages hydroélectriques ; Protéger l’Okavango de l’exploitation pétrolière et gazière).

L’actualisation de Liste rouge des espèces menacées de l’UICN a montré que l’érosion de la biodiversité se poursuivait. 37% des espèces de requins et de raies dans le monde sont désormais menacées d’extinction, démontrant que des mesures de gestion efficaces font défaut dans la plupart des océans du monde. Le dragon de Komodo, le plus grand lézard vivant du monde, est maintenant davantage menacé en raison des impacts à venir des changements climatiques. Cependant, la Liste rouge démontre aussi que les actions de conservation portent leurs fruits : quatre des sept espèces de thon les plus pêchées commercialement montrent des signes de récupération grâce à des quotas de pêche plus durables et une lutte plus efficace contre la pêche illégale mise en place par certains pays.

Les Membres ont également approuvé le nouveau programme de l’UICN pour les quatre années à venir et élu le nouveau Conseil d’administration international de l’UICN, avec une nouvelle Présidente, Razan Al Mubarak, et Maud Lelièvre en tant que Conseillère régionale pour l’Europe de l’Ouest, également Présidente du Comité français de l’UICN.

Avec près de 6,000 participants inscrits sur place et plus de 3,500 participants en ligne, la manifestation hybride a rassemblé de hauts responsables venus des Etats et des administrations publiques, de la société civile, des communautés autochtones, du secteur privé et de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour décider collectivement des mesures à prendre face aux défis les plus pressants en matière de conservation et de développement durable. Par ailleurs, plus de 25,000 personnes ont visité l’espace “Pavillons et Exposition” et les Espaces Générations Nature.

Le Congrès de l’UICN a adopté sa déclaration finale, le Manifeste de Marseille, focalisée sur trois thèmes principaux: un cadre post 2020 pour la conservation de la biodiversité transformateur, efficace et ambitieux (qui sera adopté par les Etats à la COP 15 Biodiversité en mai 2022) ; l’importance de la nature dans la reprise mondiale post-pandémie et la nécessité de transformer le système financier mondial pour orienter l’investissement vers des projets positifs pour la nature ; la lutte contre le changement climatique pour réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et développer les solutions fondées sur la nature.

Plus d’informations

L’article complet sur le site de l’UICN
Les versions finales des résolutions et recommandations adoptées par le Congrès 2020 de l’UICN seront disponibles ultérieurement ici. Les résultats des votes sont disponibles ici
– La mobilisation du Comité français de l’UICN pour ce Congrès

Photo bandeau : Représentants de peuples autochtones d’Amazonie équatorienne soutenant l’adoption à l’unanimité de la motion « Éviter le point de non-retour en Amazonie en protégeant 80% d’ici à 2025″ © Comité français de l’UICN

 

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