Bilan du Grenelle de la Mer
Le Grenelle de la mer s’achève aujourd’hui et dessine enfin les éléments d’une nouvelle politique maritime intégrée pour la France. Le bilan tiré aujourd’hui de ces 5 mois de travail est globalement positif avec des engagements structurants pour la protection de la mer et du littoral et l’intégration de critères écologiques et sociaux dans de nombreux domaines. Cependant, la réussite du Grenelle de la Mer dépendra aussi des mesures et des engagements que doit prendre demain le Président de la République en matière de biodiversité et de pêche, d’exploitation des ressources de la mer et de gouvernance.
Aires Marines Protégées : un engagement historique
L’objectif d’ici à 2020 de 20 % des eaux françaises (eaux territoriales et zone économique exclusive) en Aires Marines Protégées dont la moitié en réserves marines se fera en concertation avec les pêcheurs en intégrant la représentativité des écosystèmes. Si ces objectifs sont réellement mis en œuvre, la France (deuxième domaine maritime international) deviendra le leader mondial en termes de protection de la biodiversité et de gestion des pêches.
Le thon rouge le requin-taupe aux annexes de la CITES
La France doit soumettre le classement du thon rouge et du requin-taupe aux annexes de la CITES (convention sur le commerce international des espèces menacées) pour pouvoir réellement protéger ces espèces.
Une nouvelle gouvernance intégrée de la mer
En termes de gouvernance nationale, la confirmation du poids politique affirmé par le Ministère chargé de la Mer pour la coordination interministérielle et le choix de l’instauration d’un organe consultatif réunissant les 5 collèges constituent une réelle avancée et un processus démocratique original à poursuivre.
Quel financement ?
Face à l’ensemble des mesures prises qui demandent des engagements forts en termes financiers que ce soit pour le renforcement de la recherche ou la mise en place des mesures prises dans ce Grenelle, les ONG ont proposé de continuer la réflexion avec les autres acteurs sur les nouveaux modes de financement de la mer. Cette réflexion devra se faire en lien avec une réflexion globale sur la fiscalité et en prenant en compte la notion de solidarité de bassin. Les conclusions de cette commission doivent arriver très vite avant 2010.
Malgré tout, des défis encore à relever et des pistes à creuser
Enfin, les associations signataires seront particulièrement attentives au développement donné à certains sujets d’importance : mise en œuvre d’une aquaculture véritablement durable reposant moins sur la production de poissons carnivores et la pêche minotière, protection des écosystèmes de grands fonds (la France continue à détruire des écosystèmes vulnérables malgré la résolution onusienne qui l’interdit effectivement depuis le 31 décembre 2008), maîtrise des pollutions d’origine terrestre, traitement des déchets portuaires et réduction des macrodéchets. D’autre part, une réflexion sera engagée sur les gigantismes des navires de commerce et à passagers sous l’angle de la sécurité en mer, du sauvetage des vies humaines et de la protection de l’environnement.
Les mesures actées dans ce Grenelle doivent être le plus rapidement mises en place que ce soit au sein du grenelle II, au sein des instances compétentes et le suivi des mesures ne peut que se faire entre les 5 collèges réunis pendant ces 5 mois.
(Communiqué commun des ONG ayant participé au Grenelle de la Mer)
L’ensemble des propositions actées lors du Grenelle de la Mer sont regroupées dans le Livre bleu, consultable en ligne.
Pour en savoir plus, visitez le site officiel du Grenelle de la Mer.