Biodiversité et chaîne de valeur amont des entreprises : le cas du bois d’œuvre et d’industrie

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Le Comité français de l'UICN a initié dès 2023 des travaux avec son groupe de travail "Entreprises& Biodiversité" sur la chaîne de valeur amont des entreprises*, afin d'identifier les impacts et dépendances sur la biodiversité et les services écosystémiques liés à leurs achats, ainsi que pour leur proposer des recommandations.

Une première fiche a été publiée en mai 2024 sur les impacts de l’approvisionnement en aluminium (à retrouver ici)

Une nouvelle fiche publiée aujourd’hui, concerne le bois d’œuvre et d’industrie et a pour vocation d’accompagner les entreprises dans :

 

  • L’identification de leurs impacts et de leurs dépendances vis-à-vis de la biodiversité et des services écosystémiques liés à leurs achats de produits en bois ou de produits dérivés du bois ;
  • L’établissement d’une vue d’ensemble des principaux mécanismes de certification existants ;
  • L’intégration de cet enjeu dans leurs stratégies biodiversité, leur charte RSE ou d’achats responsables, en lien avec leurs fournisseurs.

Selon les estimations de la FAO (Food and Agriculture Organization), la production mondiale de bois a atteint en 2022 un niveau sans précédent de 4 milliards de m² par an et les estimations projettent une augmentation de 50% de la demande en bois rond d’ici 2050.  De plus, les pratiques d’industrialisation des forêts cultivées et des plantations d’arbres à croissance rapide se sont accélérées dans les années 1960. Aujourd’hui, elles couvrent environ 7 % de la superficie forestière mondiale et produisent 46 % du bois rond à l’échelle mondiale.

 

Cette augmentation de la production mondiale de bois et des plantations industrielles engendre un fort impact sur les forêts et plus largement sur la biodiversité puisque les celles-ci fournissent un habitat à 80% des espèces d’amphibiens, 75% des espèces d’oiseaux et 68% des espèces de mammifères dans le monde. Ainsi, l’exploitation forestière non durable et les opérations de transformation du bois contribuent à
toutes les pressions sur la biodiversité et en particulier : la dégradation des forêts, la surexploitation des la ressource en eau, la réduction des stocks de carbone et les émissions de GES ainsi que l’introduction d’espèces exotiques envahissantes dans les forêts.

 

Au regard de l’augmentation mondiale de la production et de la demande en bois, le Comité français de l’UICN propose quatre recommandations aux entreprises afin d’assurer une exploitation durable des forêts ainsi qu’une diminution des pressions sur la biodiversité :

  1. Établir au préalable un diagnostic des impacts, dépendances et risques pour évaluer les liens de l’activité de l’entreprise et de ses fournisseurs vis-à-vis de la biodiversité.
  2. Favoriser les produits en bois et produits dérivés du bois recyclés et recyclables dans le but de réduire les pressions sur les forêts. 
  3. Favoriser les produits certifiés FSC ou PEFC afin de garantir une gestion durable et traçable des ressources forestières et de promouvoir des chaînes de valeurs plus vertueuses.
  4. Privilégier les produits issus de bois local de manière à réduire l’empreinte carbone liée au transport, soutenir les filières locales et renforcer la traçabilité des produits. 

À noter que ces recommandations s’adressent aux entreprises dont le bois d’œuvre et d’industrie n’est pas le cœur de métier, mais fait néanmoins partie de leurs achats notamment pour le fonctionnement de l’entreprise (palettes, cartons mobilier, bois de construction etc.). Les entreprises des secteurs spécialisés dans le bois d’œuvre et d’industrie auront besoin d’éléments plus détaillés, en raison de la complexité des enjeux spécifiques à ce domaine, cette fiche ne leur est donc pas adressée.

 

Ce travail a été soutenu par les huit entreprises partenaires du Comité français de l’UICN : Heidelberg Materials France, EDF, Veolia, ENGIE, Storengy France, EQIOM, Primagaz et Nestlé Waters France.

 

La notion de chaîne de valeur d’une entreprise désigne l’ensemble des processus et des interactions qui ont pour objectifs de générer une certaine valeur (à travers la création de produits et de services) à destination de ses clients. Au sein de ces processus, la chaîne de valeur amont concerne toutes les activités liées à l’approvisionnement en matières premières pour la fabrication des produits et par conséquent les interactions entre l’entreprise et ses fournisseurs. A travers l’achat de matières premières extraites des milieux naturels, les entreprises ont ainsi un impact indirect sur la biodiversité.

© Photo bandeau : tookapic

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