Les mangroves de Nouvelle-Calédonie et de Wallis menacées, selon la Liste rouge des écosystèmes en France

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La Liste rouge des écosystèmes en France évalue pour la première fois les mangroves de Nouvelle-Calédonie et de Wallis, selon les critères et la méthodologie de l’UICN. Ces deux écosystèmes, respectivement classés « Vulnérable » et « En danger critique », sont menacés par de multiples pressions, à la fois locales et globales, parmi lesquelles le changement climatique joue un rôle central.

Des écosystèmes sous pressions

Les mangroves de Nouvelle-Calédonie et de Wallis subissent des pressions importantes comme l’urbanisation, les remblaiements et les pollutions, qui entraînent une réduction de leur surface et une dégradation de leur état écologique. Elles sont également particulièrement exposées à l’élévation du niveau de la mer, l’un des effets majeurs du changement climatique sur les zones littorales.

Les mangroves de Wallis sont évaluées « En danger critique » (CR). Si récemment leur surface semble stable, voire en légère augmentation, leur distribution très restreinte, leur structure en étroites franges côtières, ainsi que la configuration de l’île, basse et entièrement ceinturée par une route limitant leur extension dans les terres, les rendent éminemment sensibles aux événements climatiques extrêmes et à la montée des eaux.

Les mangroves de Nouvelle-Calédonie sont évaluées « Vulnérables » (VU) avec un niveau d’incertitude compris entre les catégories « Vulnérable » et « En danger » (VU-EN). L’urbanisation est la pression principale qui affecte la distribution de ces mangroves. Bien que concentrée localement, elle a déjà entraîné des pertes importantes de superficies de mangroves par le passé. Aujourd’hui encore, la pression sur ces milieux fragiles reste bien réelle. Tout comme les mangroves de Wallis, l’élévation du niveau de la mer constitue un facteur déterminant du risque d’effondrement de l’écosystème. En raison des incertitudes quant aux effets du changement climatique à moyen terme, qui peuvent varier selon le contexte et les différents scénarios, le niveau de menaces pesant sur les mangroves de Nouvelle-Calédonie oscille entre les catégories « Vulnérable » et « En danger ».

Renforcer la protection et les connaissances

La Liste rouge des écosystèmes de mangroves de Nouvelle-Calédonie et de Wallis révèle également qu’un certain nombre de critères ont abouti à l’évaluation « Données Insuffisantes » (DD), faute de données suffisantes ou homogènes sur le long terme. Ceci souligne l’importance de renforcer, parallèlement aux efforts de conservation, des programmes d’acquisition de connaissances sur le fonctionnement des mangroves dans ces deux collectivités d’outre-mer.

Outre leur biodiversité remarquable, les mangroves ont de multiples rôles écologiques et rendent de nombreux services écosystémiques essentiels à la résilience des territoires, tels que le stockage de carbone, la limitation des risques naturels (érosion côtière, submersion marine, impacts des tempêtes) ou la filtration des eaux.

Pour anticiper l’évolution de ces écosystèmes clés et afin d’assurer leur avenir, il apparaît nécessaire de pérenniser les programmes de suivi de la biodiversité des mangroves et des processus écologiques qu’elles soutiennent, et de mieux connaître les réponses de ces écosystèmes au changement climatique, notamment face à la montée du niveau marin, et en tenant compte du contexte particulier de chaque collectivité. Ces connaissances sont essentielles pour renforcer les actions de conservation et de restauration menées sur ces écosystèmes menacés.

Photo bandeau © Sylvain Corbel

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