“Un monde juste qui valorise et conserve la Nature“

picto-especes2Initiative sur les espèces exotiques
envahissantes en outre-mer

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D’après la Liste rouge de l’UICN, les espèces introduites envahissantes constituent la 3ème menace pesant sur les espèces à l’échelle mondiale. En outre-mer, les invasions biologiques représentent l’une des principales causes d’érosion de la biodiversité, avec des conséquences importantes sur les plans économique et sanitaire.

 

L’outre-mer en première ligne

Les collectivités françaises d’outre-mer hébergent une biodiversité exceptionnelle. Présentes dans les trois grands océans et sous différentes latitudes, ces collectivités abritent davantage de plantes vasculaires et de vertébrés endémiques que n’en compte toute l’Europe continentale (voir le programme outre-mer).

L’escargot carnivore Euglandina rosea introduit en Polynésie © O. Gargominy

L’escargot carnivore Euglandina rosea introduit en Polynésie © O. Gargominy

Mais de par leur caractère principalement insulaire, elles sont également très vulnérables aux introductions d’espèces. Avec l’arrivée de l’homme et la multiplication des échanges, de nombreuses espèces végétales et animales ont été introduites (p.ex. : 1200 espèces de plantes aux Antilles, 1400 en Nouvelle-Calédonie, 1700 en Polynésie française et 2000 à La Réunion). Certaines se sont révélées agressives et envahissantes, causant des dégâts écologiques importants pouvant s’accompagner de conséquences économiques et sanitaires.

L’escargot prédateur Euglandina rosea, par exemple, introduit dans les îles du Pacifique à des fins de lutte biologique contre l’Achatine, un autre escargot, est désormais connu pour avoir causé l’extinction de 59 espèces d’escargots endémiques en Polynésie française. Et les espaces naturels et paysages ne sont pas épargnés. A Tahiti, les deux tiers du territoire sont envahis par un arbuste ornemental, Miconia calvescens, dont les formations mono-spécifiques remplacent petit à petit les forêts de l’île.

Anoplolepis gracilipes affecte la faune locale dans plusieurs îles d’outre-mer © J. Le Breton

Anoplolepis gracilipes affecte la faune locale dans plusieurs îles d’outre-mer © J. Le Breton

Un état des lieux global et un réseau d’action coordonné à l’échelle de tout l’outre-mer

De nombreux acteurs se mobilisent en outre-mer, mais les initiatives sont encore trop peu nombreuses et peu reliées entre elles. Pourtant, malgré leur éloignement et leurs différences, les collectivités d’outre-mer sont souvent confrontées à des difficultés communes : une faible sensibilisation du public, des données scientifiques et techniques peu accessibles, un manque d’outils de coordination, des instruments juridiques inadaptés, etc. Face à ce constat, le Comité français de l’UICN met en oeuvre depuis 2005 une initiative spécifique sur les espèces exotiques envahissantes réunissant l’ensemble des collectivités françaises d’outre-mer.

L’objectif est de favoriser l’échange d’informations et la coordination des actions en mobilisant tous les acteurs concernés : associations, chercheurs, gestionnaires d’espaces naturels, services de l’Etat et des collectivités. Il s’agit notamment : 1) de réaliser un état des lieux scientifique, technique et juridique ; 2) d’améliorer la diffusion de l’information par l’organisation d’un réseau d’échange et la mise en ligne des données ; 3) de proposer des recommandations pour une meilleure prise en compte du phénomène, l’amélioration du cadre juridique et le renforcement des moyens de lutte et de prévention.

Miconia calvescens à Tahiti © O. Gargominy

Miconia calvescens à Tahiti © O. Gargominy

Plus de 100 experts et personnes ressources issus de divers organismes ont rejoint l’initiative. De nombreux projets d’actions et différents exemples de luttes réussies ont été identifiés. Un système concerté de recueil de l’information a été mis en place, avec un coordinateur et un groupe de travail spécifique dans chaque collectivité. Au terme de l’état des lieux, il ressort que 49 espèces végétales et animales figurant parmi les 100 plus envahissantes au monde sont présentes dans les collectivités françaises d’outre-mer. Et parmi les espèces inscrites sur la Liste rouge de l’UICN présentes en outre-mer, un amphibien sur trois et plus de la moitié des oiseaux sont directement menacés par des espèces exotiques envahissantes.

Les données provenant de l’ensemble des collectivités d’outre-mer sur les espèces et sur les techniques de lutte ont été mises en ligne en français et en anglais au sein de la base de données mondiale (GISD) du groupe de spécialistes des espèces envahissantes de l’UICN (ISSG). A l’issue du premier programme conduit sur 3 ans, l’initiative a permis d’identifier des priorités d’action, d’élaborer des recommandations destinées à améliorer le cadre réglementaire pour une meilleure prévention des introductions, et de renforcer l’action sur le terrain par la mise en réseau des connaissances et des pratiques.

Un nouveau programme d’actions est désormais en cours, avec comme principaux objectifs d’accroître la mise en réseau des acteurs, d’appuyer la mise en place de mécanismes de veille et de réaction rapide et de développer la coordination des actions à l’échelle de tout l’outre-mer, pour renforcer l’anticipation, la prévention et l’efficacité des réponses face à ce phénomène.

L’état des lieux est disponible à partir des liens suivants :
Synthèse générale et recommandations (pdf 2 Mo)
Cahier photos (pdf 984 ko)
Synthèse par collectivité et annexes (pdf 2,3 Mo)

Pour lire le communiqué de presse concernant l’état des lieux >> cliquez ici.

Pour télécharger la brochure de synthèse des enjeux >> cliquez ici (2007, pdf 2,3 Mo).

Pour découvrir le site Internet dédié à cette initiative >> cliquez ici.

Pour toute information sur cette initiative, merci de contacter Yohann Soubeyran, Chargé de mission « espèces envahissantes en outre-mer ».

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Pour plus d'information sur l'UICN comité français, n'hésitez pas à nous écrire.

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